Trop de mouillages forains?

Mouillages. Des règles nécessaires

Le Télégramme – 29 mai 2011

Sans les corps-morts disséminés sur le littoral, la plaisance bretonne aurait bien du mal à exister. En 2009, 66% des quelque 70.000 bateaux immatriculés en Bretagne étaient sur bouées. Ces mouillages font l’objet d’une réglementation de plus en plus serrée.


Des projets d’envergure sur la côte nord

Pendant longtemps, les propriétaires de bateaux ont établi leur corps-mort dans des zones abritées des coups de chien, sans déclarer à l’administration cette occupation du domaine maritime. En vingt ans, les choses ont bien changé. Créer son propre corps-mort est toujours possible. À condition d’obtenir une autorisation délivrée pour cinq ans, par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et de ne pas gêner la navigation ou les manoeuvres des autres embarcations. En contrepartie, le propriétaire paye une redevance annuelle, comprise généralement entre50 et 100€. Ce système est encore en vigueur dans certains secteurs. Particulièrement sur la côte nord du Finistère (lire ci-dessous). 

Gestion collective dans le Golfe du Morbihan

Ailleurs, ce sont les mouillages collectifs qui prédominent. Dans les Côtes-d’Armor, où les marnages sont très importants, plus de2.000 bateaux y sont amarrés. Dernières réalisations en date: les zones de Paimpol et du Lancerf, à Plourivo. Dans ce département, de nombreux mouillages particuliers déclarés subsistent encore. «Mais de moins en moins de sauvages», précisent les Affaires maritimes. Dans le Golfe du Morbihan, la situation est toute autre. «Tous les mouillages sont collectifs, souligne Henri Martinerie, président de l’Union nationale des associations de navigateurs (Unan) qui, de Lorient à LaRochelle, regroupe 4.500 adhérents. Ils sont gérés par des collectivités et des associations. Et même par laSagemor, société privée dont dépendent plusieurs ports de plaisance morbihannais. «Au début, les gens étaient méfiants. Ils pensaient que les prix allaient flamber. Ça n’a pas été le cas. Et le service a suivi. Ils n’ont plus à se soucier de leurs apparaux qui sont propriété du gestionnaire».

La législation de plus en plus lourde

Pour Jean Kiffer, président de la Fédération française des pêcheurs plaisanciers et sportifs, des progrès restent à faire. «Dans certains secteurs, on ne trouve pas de comité local d’usagers, comme le prévoient les textes». Côté législation, les choses se sont alourdies au fil des ans. Les formalités pour obtenir l’autorisation d’occupation temporaire(AOT), que tout gestionnaire doit détenir, sont de plus en plus lourdes. «À la fin de l’année dernière, la concession d’Arradon, signée il y a douze ans, devait être renouvelée, annonce le président de l’Unan. À l’heure où je vous parle, nous sommes dans le flou le plus total. La reconduction est soumise à la réalisation d’une étude d’impact extrêmement compliquée et coûteuse qui n’a pas pu être engagée».

Combien ça coûte ?

Un mouillage coûte de cinq à dix fois moins cher qu’une place sur ponton, dans un port de plaisance. À Plourivo (22), ce service est facturé 300 € pour un bateau de moins de 6m et 350 € pour les autres. À Kerbors (22), 185 €; à Pleubian (22), 140 €. Certains gestionnaires facturent au mètre linéaire: à Saint-Philibert (56), 27,74 € et à Rosbras, à Riec-sur-Bélon (29), 33 €.

Des chaînes souvent saturées

Comme dans les ports de plaisance, il est de plus en plus difficile de trouver une place à l’année sur les corps-morts. Dans le Morbihan, dans le cadre du schéma de mise en valeur du Golfe, le nombre de bateaux a été fixé à 7.000. Le seuil est quasiment atteint. Même chose du côté de Brest où l’administration a autorisé l’association des pêcheurs plaisanciers de Bertheaume à immerger 265 corps-morts alors que la demande est de 373 places. Dans ce secteur, les exigences du parc marin d’Iroise ont pesé sur les décisions. Le retrait de 35 bouées, dont les chaînes endommageaient des herbiers de zostères, a été demandé. Cette saturation et celle plus endémique des ports de plaisance font que les amoureux de la plaisance se tournent de plus en plus vers la location.

 

Une réflexion sur « Trop de mouillages forains? »

  1. Bonjour.
    Depuis de tout gamin, je viens au camping de l’océan à Kerhostin. Avant, mise à l’eau et remise à sec tous les jours d’un petit pneumatique par la plage, très facile. Au mois d’août, je reviens trois semaines mais cette fois-ci avec un zodiac de 5m10. Quelle solution s’offre à moi, plaisancier, pour le laisser au mouillage durant cette période ?
    Je vous pose cette question car je ne vois rien dans les textes pour du mouillages occasionel.
    Dans l’attente d’une réponse veuillez recevoir mes plus amicales salutations.

    Mr Sébastien REBOUILLAT
    Jura, Franche Comté
    Un amoureux de la baie depuis toujours….

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